Le PMU s’engage à séparer ses masses

Afin de répondre aux attentes de l’Autorité de la concurrence, saisie par une plainte de Betclic, le PMU a proposé de “de séparer, dans un délai de 24 mois et pour chacun des paris proposés sur Pmu.fr, ses masses d’enjeux enregistrées en ligne de celles enregistrés en dur”. Une mesure qui pourrait être lourde de conséquences pour le marché des paris en ligne, pour l’Institution, mais aussi pour les turfistes… (Voir les propositions du PMU en fin d’article).

Depuis l’ouverture des paris en ligne, les nouveaux opérateurs de paris hippiques se plaignent d’une concurrence déloyale du PMU : son monopole sur le réseau physique (qui lui rapporte 8,4 milliards d’euros contre 972 millions d’euros pour PMU. fr) lui permet de tirer de nombreux avantages de cette mutualisation. Ainsi, grâce à sa masse d’enjeux importante, le PMU peut avoir des gains plus attractifs (ne serait-ce qu’une tirelire qui peut atteindre 10 millions d’euros), des cotes plus stables et des paris plus nombreux (moins de risque de cannibalisation entre les jeux)..

Dans le cadre d’une procédure ouverte par Betclic Everest Group, le PMU s’est donc engagé, dans les vingt-quatre mois, à séparer son activité de paris hippiques en ligne (internet et mobile) de celle de son réseau physique. L’Autorité de la concurrence a bien pris acte de ces propositions mais, afin “d’en vérifier l’utilité et l’efficacité”, elle entend tout d’abord consulter les acteurs du marché, qui ont jusqu’au 2 décembre prochain pour faire part de leurs observations. On peut d’ores et déjà se poser la question de savoir si ces propositions seront suffisantes, PMU. fr possédant 84 % du marché des paris hippiques en ligne. La marque PMU, largement répandue, donne plusieurs longueurs d’avance à l’opérateur historique. Reste aussi l’impact sur les joueurs, qui vont être obligés de choisir entre les points physiques et le réseau virtuel, dont les gains redistribués seront moins alléchants. Espérons que le gagnant de cette nouvelle donne ne soit pas la Française des Jeux, pour l’instant épargnée par une réelle concurrence.