Comment réaliser une bonne analyse d’une course de plat (ou galop) ?

QuestionEn analysant les statistiques de PonyTurf en détail, dans la liste des mots-clés, il y a quelquefois des questions qui donnent des idées d’article, comme celle-ci : comment faire une bonne analyse d’une course de plat en hippisme ? C’est l’occasion idéale pour y répondre !

Pour pouvoir répondre à cette question, il faut avant se poser une autre question : qu’est ce que c’est une course de plat (ou galop) ?

Le principe de la course de plat (ou galop) est, à première vue, très simple : partir au galop (allure du cheval), et franchir le poteau d’arrivée le premier.

Les distances de course sont variables, de 900 (quelques courses pour deux ans) à 4 000 mètres, mais le plus souvent comprises entre 1 600 et 2 400 mètres, le mile anglais étant la référence historique, avec ses 1 609 mètres.

Les chevaux prennent le départ dans des stalles, c’est-à-dire des boîtes dans lesquelles ils rentrent et qui s’ouvrent automatiquement lorsque le départ est donné.

Lors de la course, il faut également prendre en compte l’importance de la corde. En effet, les chevaux, suite à un tirage au sort, obtiennent un numéro qui désigne leur stalle de départ. Le n°1 se retrouve à la corde, le n°18 complètement à l’extérieur, ce qui signifie qu’il devra parcourir une plus grande distance dans les virages. C’est donc un élément important, qui peut parfois coûter la victoire.

Dans les courses de plat, il y a 3 types de courses :

  • Les courses à conditions : C’est la voie royale pour débuter et accéder aux plus prestigieuses courses que sont les Groupes. Les participants doivent répondre à plusieurs critères : le sexe, l’âge, les gains et les performances sont autant de conditions à respecter pour engager son cheval. À partir de ces critères, on détermine le poids pour les galopeurs et le recul pour les trotteurs.
  • Les réclamers : À la fin de la course, les chevaux sont mis aux enchères par le biais de bulletins secrets. Lors de la course, les chevaux sont équipés d’un poids supplémentaire calculé en fonction de la mise fixée par France Galop.
  • Les handicaps : ouverts seulement aux galopeurs ayant couru au moins trois fois. Pour l’équilibre des chances, on réunit les chevaux ayant une valeur handicap proche. Celle-ci est donnée par le handicapeur selon la performance et la qualité du cheval. Elle peut donc changer après chaque course. Le poids porté par le cheval est égal à sa valeur handicap à laquelle on ajoute la référence de la course. À la différence des courses à conditions, la valeur du cheval (le poids porté) est plus ou moins subjective.

Dans cette réponse, nous pouvons voir quelques mots-clés nous permettant de réaliser une analyse d’une course de plat (ou galop) : sexe, âge, gains, performance, poids, stalle, oeillères, poteau, corde, distance… Certain de ces mots-clés organisent les conditions de la course et d’autre le cheval.

Intéressons-nous aux conditions de la course : poteau, corde, distance… mais aussi au type et état du terrain.

Poteau et terrain

Nous savons maintenant que le but à atteindre est le poteau (la ligne d’arrivée) avec une allure au galop, sur hippodrome ayant un type et état du terrain différent. Même si le type de terrain est généralement en gazon. Certains hippodromes sont en sable fibré ; qui est un mélange de sable et de fibres synthétiques, qui a l’avantage d’être imperméable à l’eau, comme à Pau, Cagnes-sur-Mer et Deauville.

Maintenant, voyons l’état du terrain qui lui est mesuré avec un pénétromètre, le matin des courses. Cet indice de mesure détermine la souplesse du terrain

  • 2,2 très léger
  • 2,3 à 2,7 léger
  • 2,8 à 2,9 bon, léger
  • 3,0 à 3,2 bon
  • 3,3 à 3,4 bon, souple
  • 3,5 à 3,7 souple
  • 3,8 à 4,1 très souple
  • 4,2 à 4,5 collant
  • 4,6 à 5,0 lourd
  • 5,1 et + très lourd

Indice : pour bien jouer, mieux vaut connaître les aptitudes de chaque cheval. Il va de soi qu’un cheval qui démontre une réelle aptitude au terrain lourd, a peu de chance de briller en plein été avec un indice de 2.2 !

Autre point qu’il faut aborder avant de parler du cheval, concerne la corde et la distance.

Corde et distance

À l’exception des parcours de vitesse en ligne droite sur les hippodromes de Chantilly, Maisons-Laffitte et Deauville, sur une distance très courte, la corde n’a peu d’importance. Mais peut-être à gauche ou à droite sur les pistes hippiques tournantes, la corde désigne alors l’intérieur de la piste. Les numéros de corde en plat sont attribués par tirage au sort. Plus le numéro de corde est petit, plus le cheval est proche de la corde, et moins il aura de distance à parcourir par rapport aux gros numéros de corde situés à l’extérieur de la piste. Cet avantage diminue d’importance plus la distance de la course se rallonge, la place à la corde jouera un rôle plus important sur 1.600 mètres que sur 2.400 mètres. En effet, dans ce dernier cas les chevaux ont plus de temps pour revenir de l’arrière.

Les chevaux ne sont pas à l’aise sur toutes les distances. Les grandes familles se décomposent de la sorte :

  • De 1.000 mètres et 1.100 mètres, des courses de sprinters
  • De 1.200 mètres à 1.400 mètres, des courses de flyers
  • De 1.600 mètres à 1.800 mètres, des courses de milers
  • Entre 1.800 et 2.400 mètres, on parle de distances intermédiaires
  • 2.400 mètres est la distance classique, la distance du Prix de l’Arc de Triomphe
  • Au-delà de 2.400 mètres. Des courses de tenue pour stayers

Venons maintenant parler un peu de cheval, qui est quand même notre principe intéressé.

Le cheval : sexe, âge, gains, performance, poids et stalle

Pourquoi le sexe du cheval est très important dans les courses de plat, simplement parce que les mâles étant plus chargés que les femelles, encore une histoire de poids, on y reviendra après. Idem en ce qui concerne l’âge lors de course intergénérations, les chevaux d’âge rendent le « poids pour âge », les 5 ans, par exemple, étant plus chargés que les 3 ans.

Voyons les gains et performance qui en étroite relation. En effet, plus le cheval gagne (Performance) plus il acquit de l’argent (Gains). Ce qui revient à la facilité d’un résultat : si un cheval l’emporte très facilement, de trois longueurs, par exemple, son jockey ne lui demande évidemment pas le maximum, et ce lauréat aurait sans doute pu s’imposer par quatre, voire cinq longueurs. Même remarque pour un facile deuxième, loin devant le troisième, etc.

Un cheval muni d’oeillères pour la première fois peut parfois réaliser une performance surprenante. Il existe aussi des oeillères australiennes qui, sans réduire le champ de vision de manière aussi nette que des oeillères classiques, incitent le cheval à être plus concentré. Cet artifice (peaux de mouton placées de part et d’autre de la tête) n’est pas l’objet d’une déclaration officielle.

Parlons maintenant du poids qui est un principe qui existe depuis la création des courses : un kilo égale une longueur. Un cheval A est exactement de la même valeur qu’un cheval B. S’ils s’affrontent en compétition, ils terminent rigoureusement sur la même ligne. Mais, si le cheval A porte un kilo de plus que le cheval B, il finira une longueur derrière son rival.

Dans les handicaps, les handicapeurs, de « vrais mathématiciens des courses » attribuent un poids à porter à chacun des concurrents, en fonction de leurs dernières performances, afin que tous les chevaux aient la même chance théorique. On constate d’ailleurs souvent que ces « hommes de l’art » sont très forts, sept ou huit concurrents terminant pratiquement sur la même ligne, au passage du poteau, dans les quintés de plat.

Les « lignes directes » a tirer : à partir de ces différents critères, il est facile, à la lecture des performances des partants, de retrouver ceux qui se rencontrent de nouveau, et d’évaluer les éventuelles modifications étant intervenues. Ainsi, un cheval C, en portant 56 kilos, a devancé D, qui en portait 58, de trois longueurs. Aujourd’hui, C doit en porter 60 et D, toujours 58.
Le calcul est simple : – lors de leur première confrontation, si D avait porté 56 kilos, comme C, il aurait terminé derrière C, mais à 1 longueur seulement (3 longueurs – 2 kilos).
Aujourd’hui, C va devoir rendre 2 kilos à D (60 contre 58) et D devrait donc prendre sa revanche et devancer C d’une longueur (2 kilos – 1 longueur).

Les lignes indirectes : il arrive souvent que plusieurs concurrents ne se soient pas encore affrontés directement. Il faut alors trouver, à la lecture de leurs performances, un cheval « témoin » qu’ils ont tous rencontré, chacun leur tour, dans des épreuves précédentes.
Par exemple : X, Y et Z ne se sont encore jamais affrontés.
Le 1er septembre W a battu X, à poids égal, de deux longueurs.
Le 8 septembre Y a devancé W d’une longueur, toujours à poids égal.
Le 15 septembre Z a laissé W à 5 longueurs, encore à poids égal.
Le 22 septembre : X, Y et Z sont au départ du même quinté. En théorie, Z va s’imposer de 4 longueurs (5 – 1) devant Y qui devrait terminer 3 (1 +2) longueurs devant X .

Bien entendu, les calculs se compliquent selon les écarts de poids et les distances enregistrées à l’arrivée (tout en tenant compte de l’état du terrain, etc.),  et il faut alors résoudre de véritables équations pour parvenir à un classement théorique. Mais quel bonheur quand le résultat « scientifique » est conforme à la réalité ! C’est cela, aussi, la magie des courses…

Pour finir, sachant que le numéro que porte le cheval est attribué par rapport au poids (le poids le plus important portera le plus petit numéro et le poids le plus faible lui portera le plus gros numéro, on parlera de top-weight pour les petits numéros). Le placement dans les stalles est attribué par tirage au sort, il est important de savoir que les meilleures places dans les stalles ne sont pas contrairement à ce que nous pourrions penser les premiers plus petits numéros, mais les places de 3 à 8.

Conclusion : il faut retenir tous les mots-clés pour une bonne analyse d’une course de plat (ou galop), car chaque information est importante, que cela soit le terrain, le poids, le numéro… afin de réaliser son papier. Parce qu’aux courses, beaucoup de paramètres sont maîtrisables, il ne s’agit plus vraiment d’un jeu de hasard. Les parieurs doivent apprendre à analyser les facteurs déterminants d’une course pour faire la différence et rejoindre le clan des gagnants.

Lien Permanent pour cet article : http://ponyturf.free.fr/index.php/2014/11/11/comment-realiser-bonne-analyse-dune-course-de-plat-ou-galop/

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.